Alcools.

Comment j’ai arrêté de boire

Fini les murges…

Tu as vu passer tout un tas de posts sur le dry january (les gens qui font ça par effet de mode, vous êtes détestables mais en vrai c’est bien), ou bien tu es simplement en lendemain de fête, un peu en vrac, et toi aussi tu penses à réduire ou stopper ta consommation d’alcool ? Ou bien t’es tombé là complètement par hasard ? Mouais mouais…

Check list :

T’as moins de trente ans (wow), et tu es en avance.
T’as trente ans, ou plus, donc t’as fait le tour de la fête.
T’as une famille en tête, la santé et tes vieux jours dans le collimateur.
Ce que t’apportait l’alcool, en tant que liant social, t’en as moins besoin maintenant.
Maintenant, tes amitiés ne dépendent plus d’un demi et d’un bar.
L’alcool te fatigue, littéralement.
Sans avoir de problème avec l’alcool, tu sais pourtant qu’un seul verre en amène un autre, et que même en restant très modéré, il serait au fond plus simple de t’en passer.

Si tu te reconnais dans l’une de ces phrases, ce texte peut te parler.

Bon bon bon…

Donc, j’ai arrêté l’alcool, cette phrase qui sonne si funèbre, il y a deux ans tout pile.

Et, désolé de vous décevoir, mais première bonne nouvelle : c’est très facile, d’arrêter l’alcool¹.

La difficulté principale, ce n’est pas de tenir au loin la substance, mais plus les préjugés en place dans la société française du 21ème siècle. 

Pour l’esprit ordinaire de mes co-villageois (je suis un villageois), voici les seules quelques options possibles :

Co-villageois : Tu avais un problème avec l’alcool.

Moi : Euh ouais, nan, et sinon ?

Co-villageois :

Moi : Ah ouais ok, genre y a pas d’autre solution.

C’est incroyable, c’est comme si, à un dîner, on vous demandait pourquoi vous ne portiez pas de polaire ? Un choix alimentaire ne relève-t-il pas de la même liberté basique et fondamentale que celle qui concerne le choix des vêtements ?

Je crois que moins les gens boivent, plus les buveurs se sentent seuls à boire.

Et ça, ça les effraie.

Si l’on sent l’étau de la culpabilité se resserrer, il faut bien compenser en la projetant sur l’autre : il a une mauvaise santé, il est fragile avec l’alcool.

Bref, comment j’ai arrêté de boire ?

En devenant un ermite.

En ne voyant plus personne ou presque.

Pas par fascisme de la sobriété sociale : j’aurais pu très bien boire de l’eau.

Mais davantage car ne pas boire ne stimule pas les même relations sociales.

Arrêtez de boire et votre paysage social va changer.

Bref, couper avec l’alcool, c’est couper avec des gens.

Car, qu’on se le dise, à nouveau, au bout d’une semaine vous aurez déjà oublié le goût si âpre de l’éthylène, et le tour sera joué.

Les gens qui ne vous soutiennent pas dans votre cure… sont à tenir loin. J’avais écrit une phrase moins neutre, d’abord, pour dire la même chose. J’avais écris : à dégager.

Car n’importe quelle personne saine d’esprit sait que si vous pouvez faire sortir un poison, un seul, de vos habitudes, ne peut que vous faire du bien. Bien sûr, il y a des centaines de variantes, de contextes, de situations, et de paramètres qui peuvent ajouter du débat à cette question.

Je pense à ma mère, qui ne buvait qu’un verre de vin par semaine. Doit-elle dire adieu à cela ?

Je dis ça je dis rien mais je suis sûr que d’ici dix ou vingt ans l’alcool sera aussi mal vu que le tabac. Peut-être même moins.

Puis ça sera la consommation de dépouilles animales et cetera.

Bref, j’ai arrêté de boire en arrêtant de boire.

Ni le kombutcha, ni les diabolos ne sont vos amis.

Il n’y a pas de voie compliquée, ni de voie simple.

Bref final, à moins d’être vraiment alcoolique, vous n’aurez aucune résistance ni difficulté à arrêter de boire, si ce n’est de persévérer face au jugement et à la pression sociale.

L’alcool ne sert à rien.

Si vous n’êtes pas à l’aise sans boire un verre, c’est que vous n’êtes pas au bon endroit, ni avec les bonnes personnes.

Enfin de chez fin.

Si vous voulez arrêter de boire, arrêtez de boire, et observez les bienfaits.

jean tertrain

  1. J’avais une bonne descente. Du moins je buvais autant que mes amis, c’est à dire beaucoup en soirée, jamais en dehors, jamais seul, à part une bière ou deux, éventuellement, de temps en temps au dîner, jamais non plus en journée. Accoutumance invisible et socialement normée. Ceci dit, j’ai toujours eu l’impression que beaucoup de mes potes étaient alcooliques (j’en faisais donc partie). Mais pas dans le sens médical. Plutôt dans la capacité à se mettre des caisses invétérées en soirée, sans sourciller, assez durement, et avec joie. Mais l’estomac d’hommes de trente ans en bonne santé a, semble-t-il, tout ce qu’il faut pour ingurgiter de la bière et des alcools forts sur de longues durées. Et de tout ce que j’ai pu observer, cette consommation, plutôt énervée, était le standard de ma génération.
    Ah… et la dernière des raisons, c’est l’or de chasser à tout jamais les lendemains bleus, les vomis au travail, les milliers d’euros en poison, les textos trop ivres, les heures perdues à marcher, les jalousies sans fond, les amis en civière, et toutes les tentations qui germent de l’orge. – Et si tu savais te contrôler ? – Au moins, je n’ai plus à y penser.




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